Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
V

QUELQUES SOURCES SUR LES GNOSTIQUES DES PREMIERS SIÈCLES

28 Octobre 2016, 06:53am

Publié par Pierre Kerroch

Quelques sources sur les gnostiques des premiers siècles : les Pères de l'Église et Nag Hammadi. Ce qu’on sait des gnostiques était d’abord principalement issu de ce que les Pères de l’Église écrivaient contre eux à travers les sources patristiques des IIè et IIIè siècles : Saint Irénée, Tertullien, Clément d’Alexandrie, Origène, Épiphane de Salamine, entre autres auteurs, comme par ailleurs le philosophe Plotin. On possède d’autre part des écrits gnostiques comme la Lettre à Flora d’un certain Ptolémée, la Pistis Sophia, le Livre de Jeû, l’Évangile de Marie, ou l’Apocryphon de Jean, d’auteurs inconnus : bref, presque rien, comparé aux textes perdus de Simon le Magicien, Basilide, Isidore, Épiphane, Valentin, Héraclion, Alexandre, Théotime, Marcion, Cassien, etc. Mais c’est fin 1945, près de Nag Hammadi, dans un désert égyptien situé à 130km de Louqsor, au pied de la montagne Gebel el Tarif, que des paysans découvrent toute une bibliothèque gnostique datant de la fin du IVè siècle : 45 ouvrages écrits en copte, papyrus protégés par un étui de cuir, en plus ou moins bon état, d'auteurs anonymes variés, probables traductions d’oeuvres originales écrites en grec aux IIè et IIIè siècles. Il est rapporté que celui qui en fit la découverte cherchait de l'engrais naturel, et déterra accidentellement cette jarre remplie de manuscrits, l'emmena chez lui, commença à les utiliser pour faire du feu, mais finit par les confier à un prêtre, car suite à une vendetta il assassinat le meurtrier de son père, et avait peur des représailles de la police. Après une longue histoire, passant de main en main, voyageant à travers le monde, les manuscrits ont fini par être déposés au Musée Copte du Caire. Contre toute attente ces écrits viennent confirmer le contenu des critiques et invectives contre les gnostiques émises par leurs détracteurs que sont les Pères de l’Église. Nombreux sont les textes que l’Église de l’époque a rejetés, ne correspondant pas au Canon des Écritures, fixé très tôt : soit les quatre évangiles (Matthieu, Marc, Luc, Jean), les Actes des Apôtres, l’Apocalypse de Jean, et une série de lettres ou épîtres. Parmi ces textes dits apocryphes, non-canoniques, on trouve notamment des évangiles, complétés suite aux récentes découvertes par les Évangiles de Marie, de Thomas, de Philippe, de Judas, à caractère gnostique. On estime que les écrits canoniques sont datés du Ier siècle, et les écrits apocryphes du IIè siècle pour les plus anciens. 
(photo : page du Codex II des manuscrits de Nag Hammadi, fin de l'Apocryphon de Jean)

Commenter cet article