OEDIPE EST MORT

A une époque comme les années 50 et 60, il y avait un mot d'ordre dans les subconscients : tue le père et baise la mère. Une époque de stagnation devait voir fleurir des destructeurs. Tout était bon alors pour détruire, choquer, violenter, que ce soit soi-même ou les autres, pour reconstruire. Ce qui donne des générations éphémères : lost generation, beat generation, hippie flower power, génération de mai 68 et post soixante-huitarde. Pour faire bouger à partir de la base, il fallait une certaine violence, il fallait choquer, briser la mer de glace. Les décadents et les symbolistes du XIXème siècle avaient commencé, les surréalistes dans la première moitié du siècle… Baise la mère et tue le père, on devait être oedipien pour pouvoir s'affirmer. Mais aujourd'hui, tout a changé. Choquer ne choque plus, la violence est banale et à la mode. Oedipe est mort. C'est terminé. Aujourd'hui le grand défi est d'être optimiste de façon optimale. Où sont les Grands Optimistes? Où sont ceux qui veulent être dans le positif, le constructif, le créatif? Où? Il y en a quelques uns, mais les autres doivent fleurir! Aujourd'hui il ne s'agit plus de tuer le père, il s'agit de l'absorber, de prendre tout son positif (comme à chaque membre de la famille d'ailleurs) tout son positif et l'intégrer en nous. C'est ça le défi. Tuer le père aujourd'hui est trop auto-destructif. Aujourd'hui il s'agit d'être positif, et c'est scandaleux d'être optimiste. Mais, en tout cas c'est ce que je crois, au futur tout doit converger vers l'origine et le principe organisateur de notre univers : la joie de créer.